Analyse du Cycle de Vie
L’Analyse du Cycle de Vie RE2020 (ACV) est étude environnementale devenue obligatoire dans le cadre des projets de construction RE2020. Elle n’en reste pas moins un excellent outil pour connaître l’impact de ses projets, hors cadre réglementaire.
Qu’est-ce que l’analyse du cycle de vie ?
L’analyse du cycle de vie est une méthode d’évaluation normalisée européenne (ISO 14040 à 14043) permettant d’élaborer un bilan environnemental multicritère et multi-étape sur tout son cycle de vie. Dans une analyse du cycle de vie, on s’intéresse ainsi aux impacts environnementaux d’un bâtiment de sa « naissance » jusqu’à sa « mort ».
L’analyse du cycle de vie s’applique à de nombreux domaines pour comparer 2 procédés différents, comme 2 produits différents, ou encore 2 énergies différentes dans le secteur du bâtiment. Rendue obligatoire dans le cadre de la nouvelle Réglementation Environnementale RE2020 (explications ci-après), l’étude s’intéresse à 6 étapes clés :
- Extraction des matières premières
- Production
- Transport (par bâteau ? avion ? …)
- Construction (pollution en phase chantier)
- Exploitation (responsable ? …)
- Fin de vie du bâtiment (gestion du stockage carbone, recyclage des déchêts,…)
Historique de la réglementation thermique
Consciente des enjeux climatiques et soucieuse de diminuer son recours aux énergies fossiles, la France n’a eu de cesse de renforcer ses Réglementations Thermiques (RT) liées aux bâtiments.
RÉGLEMENTATION THERMIQUE 1974 (RT 1974)
La première, la RT1974, a vu le jour en 1974 suite au choc pétrolier de 1973. Ce choc a permis une prise de conscience générale sur l’importance de maitriser sa consommation énergétique et de diminuer les consommations de chauffage des français.
Si l’objectif premier était de diminuer d’au moins 25% la consommation énergétique des bâtiments par rapport aux dernières normes instaurées à la fin des années 50, la RT restait insuffisamment exigeante et ne s’appliquait pas encore aux bâtiments autres que résidentiels.
RÉGLEMENTATION THERMIQUE 1988 (RT 1988)
Puisque la réglementation thermique n’était applicable qu’aux bâtiments résidentiels, la RT 1988 s’ouvre aux bâtiments tertiaires avec des exigences minimales d’enveloppe encore renforcées. Un nouvel indicateur C est par ailleurs créé pour calculer les besoins d’un logement en chauffage et en eau chaude sanitaire, en prenant en compte le rendement des équipements.
RÉGLEMENTATION THERMIQUE 2005 (RT 2005)
La performance thermique des bâtiments construits est une fois de plus renforcée avec une baisse de 15 % de consommation d’énergie, réduisant le seuil maximal de consommation à 90 kWH/m².an.
Plusieurs labels voient le jour en France, attestant de la volonté de la France de rentrer dans une démarche accrue de réduction de sa consommation d’énergie:
- Le label Haute Performance Energétique (HPE), le label Très Haute Performance Energétique (THPE),
- Le label Haute Performance Energétique énergies renouvelables (HPE EnR),
- Le label Très Haute Performance Energétique énergies renouvelables (THPE EnR),
- Le label BBC (Bâtiment Basse Consommation).
RÉGLEMENTATION THERMIQUE 1982 (RT 1982)
La Réglementation Thermique de 1982 (RT 1982) est quant à elle apparut suite au second choc pétrolier de 1979. Une baisse de 20% de consommation énergétique était souhaitée par rapport à la précédente réglementation RT 1974. Un nouveau coefficient B est également créé, correspondant aux besoins de chauffage annuel (en W/m3.°K).
RÉGLEMENTATION THERMIQUE 2000 (RT 2000)
Les années 90 sont principalement marquées par le Sommet de la Terre à Rio en 1992 et le protocole de Kyoto en 1997. Le premier encourageait le développement durable lorsque le second incitait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays signataires. Dans un contexte politique fort, la France fait de nouveau évoluer sa réglementation thermique et créé la RT 2000. La consommation d’énergie baisse de 20% par rapport à 1982 avec un objectif de 130 kWh/m².an et de 40 % pour les bâtiments tertiaires. Cette baisse associée au secteur tertiaire est destinée à rattraper le retard d’exigence sur les bâtiments tertiaires dans les dernières réglementations thermiques.
RÉGLEMENTATION THERMIQUE 2012 (RT 2012)
Sans surprise, la RT 2012 réduit une nouvelle fois le seuil de consommation avec un objectif, pour tous les bâtiments neufs sans distinction, de ne pas dépasser les 50 kWh/m²/an de consommation d’énergie.
La nouvelle réglementation environnementale RE2020
En 2020, la France adopte sa dernière réglementation devenue environnementale, plus ambitieuse et exigeante pour la filière construction. Outre la consommation d’énergie et la thermique des bâtiments, elle juge désormais le confort des occupants et l’impact environnemental des constructions neuves.
L’analyse du cycle de vie dans la RE2020
Cette nouvelle réglementation RE2020 reprend les anciens indicateurs énergétiques de la RT 2012 en imposant de nouveaux indicateurs traitant à la fois de la performance énergétique et environnementale du bâtiment.
Indicateurs RE2020
bioclimatiques et énergétiques
– BBIO en points, représentant le Besoin BIOclimatique.
Il permet d’évaluer les besoins de chaud, de froid et d’éclairage.
– CEP en kWhep/(m².an), pour évaluer les consommations d’énergie primaire totale, c’est-à-dire d’énergie primaire renouvelable et non renouvelable.
– CEP,nr en kWhep/m².an pour évaluer les consommations d’énergie non renouvelable.
– DH en °C.h, ou Dégré-Heure, pour évaluer les écarts entre la température du bâtiment et la température de confort (variable entre 26 °C et 28 °C).
Indicateurs RE2020
environnementaux
– Icconstruction en kg éq CO2/m² de SHAB ou SU:
C’est l’impact sur le changement climatique des produits de construction et équipements et de leur mise en œuvre. Il représente l’impact des contributions «Composants» et «Chantier», c’est le focus sur les produits de construction et équipements, et leur mise en œuvre.
– Icénergie en kg éq CO2/m² de SHAB ou SU:
C’est l’impact sur le changement climatique des consommations d’énergie pendant la vie du bâtiment.
Il représente l’impact du contributeur « Énergie », c’est un focus sur les impacts des énergies consommées pendant le fonctionnement du bâtiment.